Atteindre l'objectif de température de l'Accord de Paris nécessitera un engagement fort, ambitieux et à long terme de la part des gouvernements, de l'industrie privée et des citoyens de tous les pays. Pourtant, même si cet objectif ambitieux est atteint, les pays devront encore s'adapter au changement climatique.
Pour faire progresser les efforts mondiaux d'adaptation, l'Accord de Paris énonce l'attente selon laquelle tous les pays, développés et en développement, s'engageront dans des processus de planification de l'adaptation. En particulier, il appelle tous les pays à lancer des processus pour préparer et mettre en œuvre des plans nationaux d'adaptation (PAN).
Voici quelques moyens clés par lesquels l'Accord de Paris renforcera et s'appuiera sur les engagements antérieurs de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques liés aux PAN, et qui affecteront potentiellement les efforts d'adaptation des pays en développement.
Réitération des principes clés qui sous-tendent les PAN
L'Accord de Paris renforce la reconnaissance que les processus de planification de l'adaptation sont vitaux pour le développement social et économique ; que l'action d'adaptation, y compris les processus PNA, devrait être impulsée par les pays, inclusive et transparente ; et que les besoins urgents et immédiats des pays en développement qui sont particulièrement vulnérables aux impacts du changement climatique doivent être reconnus.
Renforcement de la coopération internationale par le partage des connaissances et la coordination
L'Accord de Paris réitère l'engagement de longue date des pays à renforcer l'action d'adaptation en partageant les informations, les bonnes pratiques, les expériences et les leçons apprises en ce qui concerne la planification et la mise en œuvre de l'adaptation, entre autres. Les pays qui sont déjà impliqués dans la création et la mise en œuvre des PAN ont une richesse de connaissances sur ce processus et peut donner une impulsion. Des forums Sud-Sud dédiés à l'échange de connaissances et à l'apprentissage par les pairs, tels que ceux proposés par le réseau mondial NAP, joueront donc un rôle important dans la promotion de cet effort.
Faire des PAN un élément central de la réponse mondiale au changement climatique
En plus d'appeler tous les pays, pas seulement ceux en développement, à entreprendre des processus PNA, l'Accord de Paris appelle également les pays à améliorer « l'efficacité et la durabilité » de leurs actions d'adaptation. La réalisation de cet objectif serait soutenue en partie par le suivi, l'évaluation et l'apprentissage de la planification et de la mise en œuvre de l'adaptation, comme le souligne l'accord. Ces informations doivent être communiquées par le biais de la soumission périodique de communications d'adaptation.
Ce suivi et cet examen devraient éclairer les efforts des pays pour améliorer leurs approches de l'adaptation et renforcer la nécessité pour les PAN d'être des processus itératifs. Il convient toutefois de prêter attention aux ressources et aux capacités dont les pays, en particulier les pays les moins avancés, ont besoin pour satisfaire à ces exigences en matière de suivi et de communication d'informations.
Renforcer l'ambition globale d'adaptation
L'Accord de Paris prévoit que les pays renforceront continuellement leurs efforts pour lutter contre le changement climatique, y compris en ce qui concerne l'adaptation. Cela sera en partie motivé par un processus de « bilan mondial » qui aura lieu tous les cinq ans à partir de 2023. Les pays devront intensifier leurs actions d'adaptation et les donateurs devront renforcer leurs engagements à soutenir les efforts des pays en développement.
Ces cycles de cinq ans fournissent un calendrier d'action clair et sont bien alignés sur les calendriers politiques, ce qui, espérons-le, complétera la planification et la coordination nationales du soutien bilatéral à l'adaptation. Idéalement, la composante « suivi, établissement de rapports et examen » du processus PNA informera les contributions des pays à ce bilan mondial, en rendant compte non seulement des besoins et des priorités en matière d'adaptation, mais également si une planification suffisante est en place et si suffisamment d'actions ont été prises.
Un manque de nouveaux financements pour l'adaptation ?
L'Accord de Paris laisse également plusieurs questions sans réponse. Parmi ceux-ci, le plus important est de savoir s'il y aura une augmentation du financement de l'adaptation. Bien qu'il y ait eu une vague d'annonces de financement de l'adaptation lors de la COP21 (y compris, par exemple, l'annonce passionnante des États-Unis selon laquelle ils doubleront leur soutien à l'adaptation à 800 millions de dollars par an), l'accord de Paris prolonge jusqu'en 2025 l'objectif de mobilisation de 100 milliards de dollars par an initialement convenu en 2009 lors de la conférence de Copenhague sur le climat.
L'esprit de l'Accord de Paris est qu'il y aura "un soutien international continu et renforcé" pour permettre aux pays en développement de mettre en œuvre leurs engagements d'adaptation dans le cadre de l'accord. Il y a aussi une promesse que l'augmentation des ressources financières « visera à atteindre un équilibre entre l'adaptation et l'atténuation » et prendra en compte les priorités et les besoins des pays en développement, en particulier ceux qui sont les plus vulnérables au changement climatique. Malgré ces signes prometteurs, il reste à voir combien de financements seront réellement disponibles pour l'adaptation après 2025.
Implications pour le réseau mondial PNA
Voir aussi: Le réseau mondial NAP hébergera notre 2e forum thématique ciblé en Jamaïque du 15 au 17 mars, rassemblant les experts du pays et les donateurs bilatéraux pour parler et partager les leçons sur le processus PNA.
Toutes les opinions exprimées dans ce billet de blog sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement les politiques ou les opinions du Réseau mondial NAP, de ses bailleurs de fonds ou des participants au Réseau.