Le Zimbabwe connaît plus de journées chaudes et moins froides qu'auparavant en raison du changement climatique et de la variabilité climatique. La température de surface moyenne annuelle du pays s'est réchauffée d'environ 0.40C de 1900 à 2000.
Zimbabwe Troisième Communication Nationale à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) affirme que la période de 1980 à nos jours a été la plus chaude depuis que le pays a commencé à enregistrer sa température. De plus, les précipitations et leur calendrier deviennent de plus en plus incertains. Il s'agit d'un scénario très négatif pour une économie basée sur l'agriculture comme le Zimbabwe, avec plus de 70 % de la population vivant dans des zones rurales et dépendant de moyens de subsistance sensibles au climat tels que les cultures arables et l'élevage, entre autres.
Les moyens de subsistance du peuple zimbabwéen dépendent de ressources naturelles vulnérables ; par exemple, les habitants du district de Tsholotsho comptent sur la cueillette de vers mopane (chenilles) depuis des générations. C'était une option de subsistance lucrative qui leur permettait, entre autres, de se marier et d'emmener leurs enfants à l'école. Avec le changement climatique, cette entreprise est menacée : les vers mopane ne sont plus en abondance en raison de la diminution des précipitations, appauvrissant les personnes qui dépendent de cette option de subsistance.
De plus, la récolte et la vente d'herbe de chaume ont également été affectées par le changement climatique. La diminution des précipitations affecte également la croissance et la qualité de l'herbe à vendre. Les communautés rurales utilisent de l'herbe pour recouvrir leurs huttes, car certains ménages n'ont pas les moyens d'acheter des feuilles de zinc et d'amiante. Certaines femmes vendent l'herbe comme activité de subsistance, de sorte que le changement de disponibilité a des implications négatives pour les projets générateurs de revenus pour les femmes zimbabwéennes. L'épuisement de ces ressources en raison du changement climatique entraînera une aggravation de la pauvreté et affectera les efforts du pays en faveur du développement durable. Le changement climatique est donc une contrainte supplémentaire au développement socio-économique durable du Zimbabwe.
Politique climatique et plan national d'adaptation du Zimbabwe

Dans un effort pour réduire la vulnérabilité du pays, le Zimbabwe a élaboré sa stratégie nationale de réponse au changement climatique en 2015, sa politique climatique nationale en 2017 et un manuel d'agriculture intelligente face au climat pour les collèges agricoles en 2017.
Le Plan national d'adaptation (NAP) du Zimbabwe a été lancé en 2015 dans le cadre d'un projet intitulé Scaling Up Climate Change Adaptation through Integrated Planning Systems (IPS) entre 2016 et 2018. Il fait suite à la politique nationale sur le climat, qui a donné le ton à un environnement propice au développement du PAN. Cependant, le développement du PAN a été lent en raison d'un soutien financier limité. La portée de l'IPS était ciblée sur trois districts—Buhera, Chiredzi et Chimanimani—et n'a donc pas pu ancrer le processus d'élaboration du PAN. Cependant, grâce au soutien à la préparation du PAN du Fonds vert pour le climat (GCF), le pays développera un PAN entièrement national qui est sensible au genre et participatif pour s'assurer que personne n'est laissé pour compte.
Dispositions institutionnelles pour le développement du PAN
La coordination institutionnelle dans la planification de l'adaptation reste une question clé qui doit être abordée au Zimbabwe. Le département de coordination doit encore être décentralisé au niveau de la base. En tant que tel, le département s'est appuyé sur le soutien technique d'autres ministères de tutelle et parapublics tels que l'Agence de gestion de l'environnement, le Département de la protection civile et les volontaires des Nations Unies.
Travailler à un processus PNA sensible au genre
Incorporation des opinions des femmes et prise en Cognoscenti des considérations de genre dans une société patriarcale sera critique dans l'élaboration d'un plan d'adaptation sensible au genre. Les attentes selon lesquelles les femmes assument certains rôles liés au genre, comme aller chercher du bois de chauffage et de l'eau à des fins domestiques, aggrave la situation de nombreuses femmes, et cela est aggravé par le changement climatique, car les femmes doivent marcher sur de plus longues distances pour accomplir ces tâches.
Cependant, dans un climat en mutation, les femmes prouvent qu'au lieu d'être seulement des victimes du changement climatique, elles sont aussi des agents du changement. Ils défendent des pratiques agricoles intelligentes face au climat, notamment l'agriculture nutritive à l'énergie solaire, et ont par conséquent réussi à protéger leurs ménages de la faim et de la malnutrition tout en ayant des excédents à vendre.
Renforcement des capacités d'adaptation
La planification de l'adaptation est compliquée car elle intervient à un moment où le pays a une capacité limitée à mener des évaluations de la vulnérabilité et de l'adaptation qui devraient sous-tendre la formulation des politiques. Cette situation est encore exacerbée par le déplacement des régions agro-écologiques, ce qui signifie que les situations décrites dans les évaluations passées peuvent avoir changé. Les études de Mugandani et al. (par exemple, "Reclassification des régions agro-écologiques du Zimbabwe en conformité avec la variabilité et le changement climatiques”) a montré des preuves d'un changement dans les régions agro-écologiques, qui affectera des milliers de moyens de subsistance, nécessitant des mesures urgentes pour atténuer de nouveaux chocs climatiques.
Prochaines étapes du processus PNA du Zimbabwe
La politique climatique nationale du Zimbabwe appelle à la cohérence des politiques afin d'assurer une intégration efficace du changement climatique dans tous les secteurs socio-économiques de l'économie. Alors que des ateliers de sensibilisation et des forums de sensibilisation ont été organisés, la sensibilisation au changement climatique est loin de concrétiser le changement de comportement souhaité. Dans un effort pour faire avancer son processus PNA, le pays organisera une réunion nationale de validation au cours de la deuxième semaine d'octobre 2018 pour assurer la qualité et approuver les conclusions du rapport d'inventaire du processus PNA. Ce document clé, une fois approuvé, constituera un document de référence pour l'élaboration des PAN.
Dans les mois à venir, le gouvernement du Zimbabwe travaillera avec le réseau mondial NAP pour élaborer une feuille de route NAP. Afin de faire avancer ce processus et d'atteindre les jalons fixés dans cette feuille de route, le pays a un besoin urgent de ressources sociales, technologiques et financières pour s'adapter au changement climatique.
Toutes les opinions exprimées dans ce billet de blog sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement les politiques ou les opinions du Réseau mondial NAP, de ses bailleurs de fonds ou des participants au Réseau.